Stéphan Barron - Montpellier (FR)

Site général de Stéphan Barron


http://www.technoromanticism.com

Description longue de compost :
Com_post est en 2000 un compost planétaire " en réseau ". Ozone utilisait
Internet, mais volontairement inaccessible " en ligne ". L’aura de l’œuvre
nécessitait un décalage ave l’usage habituel de cette technique. Dans Ozone,
la réalité de l’installation donnait une tactilité à la dimension planétaire
de l’œuvre.
Vous pouvez envoyer un texte à ce compost, il vous sera renvoyé chaque
semaine pendant trois mois de plus en plus décomposé, composté. L’expédition
du courriel peut se faire soit à partir du site http://www.com-post.org, la
décomposition vous est renvoyée à l’adresse mail que vous indiquez sur le
site, soit à partir de n'importe quelle messagerie à une adresse de type :
prenom.nom@com-post.org et la décomposition vous est renvoyée à l’adresse
mail de votre boîte d’envoi.
Le texte que vous envoyez est lisible aussitôt en ligne. Il rejoint
l’ensemble des messages déjà envoyés qui sont affichés dans l’état de
décomposition actuel. Un roulement au hasard des textes décomposés est
opéré, ainsi tous les messages ne sont pas forcément affichés...
Mettre un compost sur Internet c’est faire l’éloge de la lenteur à une
époque de l’instantanéité ; c’est aussi faire l’éloge du petit, du
microscopique dans un monde relié, interdépendant.
L’utopie de Com_post est l’utopie de l’art. On sait où nous ont mené les
utopies massifiantes qu’elles soient marxistes ou fascistes. L’utopie
technoromantique de Com_post est tout autre. Il s’agit d’une utopie de
l’art, une utopie basée sur une compréhension métaphysique de l’esprit.
Cette utopie concrète se construit dans un rapport au monde et au corps
fondé sur une prise de conscience individuelle, et surtout par l’action
quotidienne de chacun. Rien n’est imposé de l’extérieur de l’un à l’autre,
mais plutôt proposé, suggéré. Tout vient alors de l’intérieur de soi à soi,
naturellement, inconsciemment. Com_post invite à un abandon de l’ego.
Abandonner les mots, les paroles, les théories, les laisser se décomposer.
Interagir et mourir. La transformation du monde passe par la transformation
de soi, la transformation de soi passe par un changement spirituel. "
S’accrocher mentalement à des " idéaux " — qui s’avèrent n’être en fait que
de pures projections de notre ressentiment et de notre impression d’être des
victimes — ne fera jamais avancer notre projet " . Com_post est en quelque
sorte une Zone Autonome Temporaire. Com_post invite à une libération. Il
invite chacun à mettre à distance — par la destruction progressive,
inéluctable et simulée — ce qui nous embarrasse perpétuellement l’esprit :
les mots, les idées. De plus en plus envahi par le brouhaha textuel et
informationnel, Com_post invite à une hygiène de l’esprit. Ce que j’aime, ce
que je n’aime pas : transitoire. Tout sera détruit, effacé, recyclé.
Com_post est une apologie du recyclage comme technologie organique et
cyclique, technologie de l’intelligence et de la responsabilité, du lien au
monde naturel et artificiel. Recyclage comme mouvement perpétuel et naturel
des choses. Nos mots, nos paroles, comme notre corps se désagrègent, se
renouvellent, disparaissent pour réapparaître sous d’autres formes. Com_post
est une œuvre en mouvement qui change à chaque instant. comme dans les
processus naturels.
Com_post fait l’éloge du quotidien, du geste individuel et relié au
collectif. Dans Com_post, chacun s'adresse à soi-même et à tout le monde
mais de façon anonyme. Notre inconscient est ainsi : secret, inviolable,
mais aussi en réseau avec les autres inconscients. Com_post figure notre
créativité partagée, un don au monde du meilleur de nous-même, ou du pire,
mais qui est en même temps appelé à devenir un déchet...
Com_post est une poésie visuelle. Cut-up, déconstruction du langage : les
mots ne restent pas ; ils coulent, interagissent comme des particules. Les
restes des mots... Les mots sont recyclés en lettres, pour faire d’autres
mots. Les idées poétiques, les idées banales, les haines, les amours, les
utopies, les textes de toutes natures... Tout sera décomposté. Comme nous !
Com_post nous rappelle à l’urgence du temps qui passe, et dont
l’irréversibilité est purement virtuelle. Notre réincarnation est virtuelle.
Notre existence sur la Terre est transitoire, chaque jour nous déconstruit
et nous approche de notre fin : début peut-être d’une autre existence qui
nous est étrange et étrangère. Sous quelle forme serons-nous recyclés ? Nos
molécules nourriront les plantes, les vers, comme les lettres nourrissent
les vers. Notre esprit, qu’est-il : des mots, des idées, ou une autre
réalité obscurcie par les concepts et leurs multiples interactions ?
Milliers de liens. Com_post tisse ses liens comme notre esprit se relie
inconsciemment aux autres esprits, nos mots aux autres mots, notre corps aux
autres corps.
Visuellement le site Com_post est à la limite du visible : noir et terre
sombre. Cette couleur sombre, à la limite du visible, est la couleur du
compost. Elle renvoie à notre obscurité.
Com_post apporte beaucoup de joie, on y voit des messages qui témoignent
d'une belle part de poésie, d'ironie, de culture, d’intelligence qui est à
la fois en chacun de nous, et communicable entre nous tous. " Pour la zone
autonome temporaire, la technologie est comme cet éventail de papier zen,
qui devient d’abord un ventilateur " puis une pelle à tarte, et finalement
une brise silencieuse " . Com_post n’est pas une fin en soi, il est une
métaphore. Il nous montre le spectacle de notre propre aliénation aux
machines et au réseau. Œuvre d’art, elle ne peut-être qu’une invitation à
une autre présence, réelle cette fois.

Le compost sur internet fonctionne depuis 3 mois.
Je serais heureux d'avoir de nouvelles contributions textuelles. Et
d'améliorer ainsi le terreau planétaire :-) !
Merci d'envoyer votre texte
Vous pouvez le faire de votre boite aux lettres
ce_que_vous_voulez@com-post.org
ou sur le site http://www.com-post.org
envoyez un texte, et il sera décomposé.
Vous le recevrez toutes les semaines pendant 3 mois de plus en plus
décomposé.

Stéphan Barron

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